Poème 30*
 


LE FOND DU TROU**

Tu vis dans l'ignorance de ce que fait l'ami
qui voyant ta souffrance cherche à sauver ta vie.

Ta voix est un murmure dans ta reconnaissance
par crainte que tes mots dépassent ta pensée.

Quand ta petite sœur voulait soigner tes peurs
tu t'es recroquevillé afin de l'humilier.

Regarde autour de toi combien tu es aimé
en dépit de ton moi qui refuse la bonté,
tes blessures font de toi un être dysharmonieux.

Nul besoin d'en vouloir à tout ton entourage
pour la simple raison d'un manque d'observation
quand tu as pris à cœur le choix du déshonneur,
refusant le présent et tout ton avenir.

Dans ta désespérance tu renies l'amitié
et refuse la main de ceux qui veulent t'aider.
Tu pars à la dérive ne sachant plus penser,
ne sachant plus parler, ne pouvant plus aimer.

Face au délabrement, pense à jeter un œil
sur ce qui t'animait quand tu étais enfant.
Tu étais le premier à bousculer les fées
penchées sur ton berceau pour te donner des ailes,
tu étais le premier à défendre la flamme
de toutes tes envies et de tes comédies,
tu étais le premier à dégainer les armes
pour combattre l'ennui et la mélancolie.
Tu souriais à ceux qui admiraient tes jeux
et toutes tes prouesses dignes de belles promesses.

Apprends à remonter le temps
le temps de tes vingt ans
où tu marchait devant.

Aujourd'hui où la vie te propose un défi
évite de flancher et de baisser les bras,
tu peux d'un seul élan déjouer tous ses plans
pour aller de l'avant et vaincre les tourments.
(Marie Liñaje)